mardi 27 mars 2012

Préparer votre futur en cultivant une pensée objective

Le plus grand mécanisme de l’être humain est son mécanisme de pensée. Ainsi apprenons-nous au fil des années à marcher, puis à parler, mais jamais nous n’apprenons à penser. La pensée vient d’elle-même, sans apprentissage préalable. Nous négligeons trop les pouvoirs de la pensée. Elle peut influer sur notre vie quotidienne et en améliorer la qualité. Supposons qu’un malade se morfonde dans son lit et pleurant sur son sort. Il y a fort à parier que son mal mettra plus de temps à passer que s’il se disait : " la maladie va disparaître très vite, de jour en jour je me sens mieux. ". Vous connaissez toutes la méthode Coué, créée par le docteur du même nom. Emile Coué était psychothérapeute et inventa une méthode d’autosuggestion, très simple. Il suffisait de se répéter durant la journée : "  je vais de mieux en mieux, de jour en jour ". Et les guérisons n’étaient pas rares. Souvent un mal apparaît suite à un stress. Les tissus ne sont donc nullement affectés et c’est le psychisme qui est en cause. La méthode positive peut, en ce cas, faire merveille. Par exemple, ne dites plus "je vais bien " à qui prend de vos nouvelles, mais dites "je vais merveilleusement bien ". Le subconscient enregistre le mot merveilleusement et traite les données en fonction de ce mot clé.

La pensée est une énergie. Elle ne pense pas, ne réfléchit pas et n’analyse pas. Ainsi, à chaque pensée émise, vous émettez un contrôle énergétique.

On dit qu’une pensée met 1 seconde à faire le tour de la terre pour nous revenir, amplifiée par trois. En émettant une pensée positive, style "je suis bien ", vous sentirez effectivement un état de bien-être, dans la seconde qui suit.

Ne voyez aucun allusion religieuse dans les lignes qui suivent, il s’agit tout simplement d’une méthode axée sur la spiritualité.

Nommons cette énergie Univers Infini. Lorsque vous avez un souhait, un vœu à formuler, demandez à cet Univers Infini de vous venir en aide. Mais attention : il y a quelques règle à respecter. La forme-pensée est toujours régie par l’intention du cœur. En émettant des intentions pures, ce sont des intentions pures qui vous viendront en retour. C'est la loi du boomerang qui est en vigueur ici !

Pour commencer, il faut y mettre de la douceur. Un souhait formulé dans un état de haine ou d’esprit de vengeance créera la confusion et votre esprit sera perturbé. Donc DOUCEUR. La pensée que vous véhiculez doit donc être chargée d’une énergie positive.

La pensée doit être émise au présent. " Je serai en pleine forme " ne constitue pas une bonne formule. La bonne façon de le dire est "je suis en pleine forme. " Et en ajoutant "immédiatement " ou "tout de suite ", vous vous assurez un tonus pour l’instant présent… et pas pour Noël prochain !

Ensuite, il faut bannir de vos demandes la forme négative. L’énergie-pensée, nous l’avons vu, ne pense pas, ne réfléchit pas et n’analyse pas. Elle n’enregistrera donc pas la forme négative. Si vous vous dites "je ne suis pas timide ", la pensée exclura "ne… pas " et imprimera "je suis timide ". Donc, un coup dans l’eau ! Oubliez, dans vos formules, les mots ne pas, n’, aucun, sans, moins, jamais. Lorsque vous dites de façon anodine "il n’y a pas de problème ", le subconscient omet " n’ … pas " et enregistre "il y a problème ". Mais si vous dites "je n’ai pas confiance en moi ", le subconscient omet également les mots " n’…pas ", mais vous avez insufflé une influence négative à votre pensée, d’où échec.

De la douceur – Conjuguer au présent – Bannir la négation

Voici comment formuler vos demandes:

• Univers infini, je me sens calme et détendue, tout de suite.
• Univers infini, je suis attentive à la leçon et je comprends l’arithmétique
• Univers infini, je reçois une surprise très agréable. (Insistez sur les qualificatifs)
• Univers infini, je suis en bonne santé, maintenant
• Univers infini, je me mets au dessin dans le plus bref délai possible
Voici un petit aperçu des demandes que vous allez formuler. Des milliers d’autres peuvent être ajoutées à cette liste, selon vos besoins ou vos envies. Lorsqu’on demande de l’aide à une énergie, il faut dire "immédiatement " ou "tout de suite ", car la pensée ne calcule pas le temps. Elle réagit comme un ordinateur. Il faut lui donner toutes les conditions pour que le programme fonctionne. En omettant de donner un laps de temps, le résultat parviendra à son terme dans 10 jours, un mois ou 16 ans, puisque aucune donnée de temps ne lui a été indiquée ! Si vous deviez différer quelque peu votre visée, dites "dans le plus bref délai ".

Prenez dès aujourd’hui l’habitude de formuler une dizaine de vœux chaque jour. Il n’y a aucune contre-indication, aucune rupture de stock ! Et apprenez à gérer ce nouveau "patrimoine" : Supposons que votre enfant est médiocre en algèbre. Sa mémoire n’enregistre pas la matière car son subconscient lui renvoie une pensée négative. Il a dû certainement se dire "je suis nul en algèbre " et la pensée a suivi son chemin. Apprenez-lui à dire, en entrant en classe "univers infini, je suis attentif à la leçon et je comprends l’algèbre. " Ensuite, il est impératif qu’il lise 3 fois consécutive le contenu de la leçon. Le jour de l’interrogation ou de l’examen, il formulera sa demande ainsi : " Univers infini, retourne dans ma mémoire pour y chercher les réponses ". Les pouvoirs du subconscient sont méconnus… et incroyables. Pas de mémoire, vous ? Moi je dirai plutôt que vous avez un subconscient fainéant, qui ne demande qu’à être secoué un peu.

Une dernière chose : le doute, qui fait partie intégrante de tout adulte qui se respecte est un élément dévastateur pour l’action de la pensée positive. Vous direz que vous espérez que ça va marcher inclus déjà un doute et annihile les effets de la pensée. Les jeunes enfants, dépourvus de doute, ressentent bien plus rapidement les effets de la pensée positive !
Utilisez aussi cette pensée positive pour gérer les tracas de la vie. Si vous êtes en conflit avec votre amie, envoyez-lui une gerbe de roses rouge (amour) en pensée. " Univers infini, envoie un immense bouquet de rose rouge à Béatrice, immédiatement". Les ondes bénéfiques que vous aurez envoyées à votre amie vous reviendront sous forme d’un pardon ou d’excuses, ou mieux : Une visite de votre amie. Et là, rien ne vous empêche de lui offrir les roses. Des vraies, cette fois-ci !

Les guides
Nous sommes entourés d’entités que nous nommerons nos guides. Ils sont là par centaines, pour nous venir en aide lorsque nous en avons besoin. Rien à voir avec les anges, qui ont été créés pour chanter les louanges célestes (on n'a jamais vu d’ange représenté avec une scie égoïne ou un Macintosh !). Les guides, eux, sont précisément là pour nous aider dans les tâches quotidiennes. Supposons que vous deviez préparer un repas gastronomique. Bien sûr, vous aurez besoin de livres de cuisine, d’ustensiles, de casseroles et d’huile de coude, mais si vous demandez l’aide du meilleur guide cuisinier, votre tâche s’en trouvera facilitée. (Je vous vois sourire, mais souvenez-vous : pas de doute dans vos formules !!!).

Si vous vous apprêtez à peindre un tableau, demandez le meilleur guide peintre. Pour une soirée, la meilleure guide esthéticienne, etc… Demandez tous les guides dont vous avez besoin : ils ne demandent qu’à travailler ! Dans une journée bien remplie, vous aurez certainement besoin de 20, 30 ou même 40 guides différents. Aucune importance, rappelez-vous simplement qu’il faut demander le meilleur guide. (Tant qu’à faire, si on peut avoir Christian Dior, on ne va pas se contenter du pommeau de service, non mais ! ! !). On parle à ses guides comme on parle à un ami (ce qu’il est, d’ailleurs) Pas de fioritures, de tralalas et de rituel cabalistique. Juste du fond du cœur, avec sympathie. Et demandez le guide spécialisé ! Si vous devez affronter un devoir d’allemand, demandez le meilleur guide professeur d’allemand. En demandant juste le meilleur guide professeur, vous n’auriez qu’un généraliste et pas le top niveau ! Pour votre demande, formulez la phrase ainsi : " Univers infini, envoie-moi maintenant le meilleur guide professeur de karaté ". Et Bruce Lee aura l’air d’un petit rat de l’opéra !

Condensé du cours de Monsieur Daniel Sévigny  "Ma première leçon de vie".

dimanche 18 mars 2012

Demander pardon

Demander pardon
par C.G., conseillère conjugale



Demander pardon : pourquoi est-ce difficile ?

J'ai offensé une personne; j'aurais envie de fuir, ou alors de faire comme si de rien n'était. Réaliser que j'ai fait une faute m'est difficile. L'admettre à l'offensé en lui demandant pardon l'est encore plus. Pourquoi ? D'abord, reconnaître que j'ai eu tort me met face à mon imperfection, ma finitude, ma faiblesse face à la tentation du mal. Fini pour moi les rêves de toute-puissance et de parcours sans faute. Me voilà ramenée à ma condition d'être humain, avec ses bons mais aussi ses mauvais côtés. Mon image de moi se trouve entachée par la réalisation de ma faute. Peut-être suis-je moins géniale que ce que je le souhaitais ?!


Si je demande pardon, si j'admets ma faute, l'autre ne va-t-il pas me déconsidérer, me rejeter même ? L'autre ne va-t-il pas profiter de cet aveu de faiblesse pour utiliser la situation et m'abaisser davantage ?



Pourquoi demander pardon ?

Une première raison, c'est de le faire par respect de moi-même. Je veux agir d'une manière responsable et constructive. Mes actes m'appartiennent et je veux les assumer. C'est ainsi que je serai pleinement "installée" en moi-même.

Une deuxième raison est le respect de l'autre. Je lui ai fait du tort; il a droit au respect et cela implique que je lui fasse justice en admettant que j'ai fauté contre lui (ce que la Bible appelle “péché”). Cet aveu sera peut-être source de guérison pour lui.

Une troisième raison pour demander pardon, c'est d'ouvrir une voie à la réconciliation. Jésus a dit : "
Si au moment de présenter ton offrande devant l'autel, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis tu reviendras présenter ton offrande."(Evangile de Matthieu, ch5, v23-24). Dans l'optique de Dieu, que j'aille me réconcilier avec celui que j'ai offensé est plus important que tout, même que ma pratique religieuse (si je suis croyant). C'est, en fait, une mise en pratique de ma foi dans le contexte relationnel... et cela passe avant même la prière !

Qu'est-ce qui peut m'aider à aller vers l'autre ?

Je crains qu'il ne me juge mal, alors qu'en fait, avoir l'humilité de demander pardon attire le respect. Et si déjà, je m'accordais à moi-même le droit d'être humaine ? Accepter mon humanité, c'est accepter que je puisse faire des erreurs sans être pour autant "bonne à jeter". Si je m'accorde cela, l'autre me l'accordera peut-être aussi. Et avoir cette attitude intérieure vis-à-vis de moi-même évitera que je me justifie à tout prix. Oui, dans cette situation précise, j'ai eu tort. Je n'ai pas d'excuse. Même si certaines choses peuvent expliquer que... je prends l'entière responsabilité de mes actes.

De ce fait, je suis rendue capable d'entendre la plainte de l'autre, d'entendre sa souffrance s'il souhaite me l'exprimer. Je peux entendre sa blessure sans chercher à atténuer la portée de mes actes, et je peux même éprouver de l'empathie pour celui que j'ai offensé. Bien évidemment, cette attitude favorise l'ouverture du coeur de l'autre pour qu'il m'accorde son pardon. Mais ça, c'est sa décision, sa responsabilité; cela ne m'appartient pas. S'il me l'accorde et si la relation peut être restaurée, c'est un cadeau qu'il me fait, non un dû.

Comment demander pardon ?


Pour que ma demande de pardon soit sincère, elle doit être précise et basée sur des faits pour lesquels je vois mes torts. Je ne vais pas dire : "Je te demande pardon si je t'ai blessé". Non. Quand je dis cela, je n'admets aucune faute et je ne rétablis en rien une quelconque justice. Je dois être précis(e), avoir réalisé ma faute et l'énoncer clairement : "A telle occasion, j'ai fait telle chose. C'était méchant et injuste de ma part. Je t'en demande pardon".

Parfois, il pourra arriver que je blesse ou contrarie quelqu'un, simplement parce qu'on a des goûts, des avis, des besoins différents, et que ma façon d'être a pu le heurter. Dans cette situation, je vérifierai si j'ai ou non commis une faute. Pour avoir un repère, je me référerai aux dix commandements. Si je n'en ai transgressé aucun, j'irai vers l'autre et je lui dirai : "Je suis désolée, je n'avais pas l'intention de te blesser. On a simplement des points de vue différents." mais je ne lui demanderai pas pardon car il n'y a pas faute.

Demander pardon règle-t-il tout ?

Non. En fait, il reste la question de la justice. Toute faute mérite sanction. Je le sais bien lorsque quelqu'un me fait du tort et que tout en moi crie : "Ce n'est pas juste ! Ca mérite réparation !". Mais comment réparer lorsque c'est moi l'offenseur ? Il y a certains actes possibles - rendre ce que j'ai volé par exemple. Mais comment vais-je réparer l'impact d'une parole envoyée comme un poignard, sur un coup de colère ?

Le péché (faire le mal), c'est grave ! "
Le salaire du péché, c'est la mort" nous dit l'apôtre Paul. Heureusement, il continue sa phrase "mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en union avec Jésus-Christ notre Seigneur"(1). La dette que nous devions à la justice - la mort - Jésus l'a payée à notre place. "Le Christ lui-même a souffert la mort pour les péchés une fois pour toutes. Lui, l'innocent, il est mort pour des coupables, afin de vous conduire à Dieu." (2)

La demande de pardon nous conduit donc jusqu'à Dieu. Il est le seul qui puisse m’enlever ma culpabilité .
Avec lui aussi, la relation peut être restaurée !
1) épître aux Romains ch6 v23
2) 1ère épître de Pierre ch 3 v18




Ce que le Pardon n'est pas

par T.G., aumônier



* Le pardon n'est pas l'oubli.

Souvent les gens disent : "Allez, trace un trait, tourne la page, dans peu de temps tu ne t'en souviendras plus.". Les professionnels de la psychothérapie savent combien on n'oublie jamais. Les blessures dites "oubliées" ont été enfouies dans l'inconscient et elles continuent de travailler les personnes (voir:
effets désastreux du non-pardon). On est obligé de les faire émerger à nouveau pour être capable de les traiter. Pardonner ne veut pas dire oublier, cela veut dire cicatriser. On pourra se souvenir de l'événement mais l'on n'aura plus de ressentiment intérieur. Une cicatrice ne fait plus mal. C'est ce qui arrive lorsqu'on pardonne : on ne souffre plus.

* Le pardon ne signifie pas excuser.


Excuser veut dire qu'on ne tient pas l'offenseur pour responsable de ses actes. On a tendance à lui trouver des circonstances atténuantes. On explique son geste ou ses paroles par la connaissance de sa vie. On minimise ses actes ou ses paroles. Bref, on le protège et on nie le mal qui nous a été fait. Mais une faute n'est pas excusable, quand bien même on peut l'expliquer. Une faute nécessite le pardon. Saviez-vous d’ailleurs que lorsque Dieu se présente à Moïse, il se présente comme Le miséricordieux, celui qui pardonne, mais qui ne tient pas le coupable pour innocent ?

* Le pardon n'est pas synonyme de réconciliation.

Encore une fausse idée ! Qu'est-ce qui établit et maintient une relation ? La confiance mutuelle. Si la confiance est trahie, elle ne peut revenir par simple décision de la volonté. La confiance se gagne, se mérite, se construit, en l'occurrence doit se reconstruire. Deux amis qui se blessent sévèrement ne peuvent pas décider que tout va continuer comme avant, d'un claquement de doigt. Réconciliation et pardon ne sont pas identiques. La réconciliation est une suite du pardon, à souhaiter, mais ce n'est pas systématique. À la suite d'une blessure, il faut décider : est-ce que je continue cette relation ? Est-ce que je peux l'approfondir ? Sinon, elle s'arrêtera, tout simplement, car elle a été rompue.

* Le pardon ne s'impose pas.

Le pardon est un acte d'amour : "par don". La personne qui pardonne doit demeurer libre de son choix. Obliger quelqu'un à nous pardonner, c'est lui dire : "je veux que tu m'aimes malgré les vacheries que je t'ai faites". On peut le souhaiter et le demander. On ne peut contraindre l'autre à le faire. Sinon ce n'est plus un pardon.

* Le pardon n'est pas une démission de ses droits.

Le pardon ne vient pas éliminer la justice. Un voleur pardonné n'est pas dispensé de rendre son bien à autrui. Le pardon n'enlève pas non plus les conséquences d'un acte ou d'une parole malheureuse. Pardonner un meurtrier ne ramène pas à la vie la victime. Le pardon n'est pas un acte de justice. C'est une démarche d'amour pour la réhabilitation de l'offenseur, de son être. C'est le dissocier du mal qui l'habite et qui l'a conduit à mal agir, et ne pas le condamner avec.

* Le pardon ne change pas l'autre.

Quand on pardonne, quelque chose d'extraordinaire se passe, qui nous guérit et nous libère. Mais il ne faut pas pardonner en pensant que c'est ce qui va faire changer l'autre. L'offenseur pourra prendre conscience de sa conduite et changer de comportement et d'attitude intérieure. Mais on n'a pas de pouvoir sur l'autre, qui reste libre et responsable de reconnaître ou non sa faute.


Pardonner en 5 étapes


par T.G., aumônier



Pardonner, c'est tenir une offense pour non avenue, renoncé à tirer vengeance. Voici 5 étapes claires qui décrivent la démarche à faire pour pardonner vraiment, lorsqu’on nous a fait du mal.
* 1ère étape : reconnaître qu'on a été blessé.             
Lorsqu'on souffre, on a parfois tendance à vouloir très vite oublier la souffrance en enfouissant la blessure. Pourtant, celle-ci sera comme un abcès non traité : elle continuera en réalité à nous faire mal de l’intérieur. Pour guérir, il faut, comme en chirurgie, entrer en contact avec sa blessure intérieure. Ce n'est pas facile. On a des mécanismes de défense qui nous empêchent de vouloir trop souffrir. On a peur aussi de rencontrer notre colère. On fait toutes sortes de manœuvres pour ne pas entrer en contact avec nos émotions.

Certains, voulant «bien faire», ont aussi tendance à vouloir pardonner à l’autre rapidement, beaucoup trop rapidement. Beaucoup de gens pardonnent intellectuellement trop vite, en trouvant des excuses à l’autre, sans respecter ce qui se passe à l'intérieur d'eux-mêmes au niveau émotionnel. Mais s'il n'y a pas une écoute et une reconnaissance des différentes émotions (douleur, tristesse, colère, frustration), on ne guérira pas. Pardonner demande du courage.
* 2ème étape : prendre la bonne décision.
Le pardon ne vient pas seul. Il faut décider de ne pas prendre le chemin de la violence ou du ressentiment (voir : les effets désastreux du non-pardon). C’est un chemin de mort : mort pour nous-mêmes, mort qui se propagera à nos relations. Il faut au contraire choisir le chemin de la vie : celui de s’engager sur la voie du pardon, même si c’est coûteux, même si ça fait mal, même si c’est long.

Il est aussi très important d'essayer de faire cesser l'offense. Le pardon est difficile et ne tient pas longtemps tant qu'une personne perpétue son offense sur nous. Il faut décider de demander à la personne de cesser de nous blesser. Cela demande du courage. Parfois, on cache notre manque de courage derrière la belle façade d'un pardon donné gratuitement. On étouffe en fait nos sentiments parce que ça nous est plus confortable. Mais la vérité est qu’on ne peut réellement pardonner dans les conditions d'une offense continuelle. Attention, faire savoir qu'on est blessé ne veut pas dire se mettre en colère contre l'autre.
* 3ème étape : dire sa souffrance.
Il faut extérioriser sa douleur pour pouvoir la gérer, la guérir. Attention, il ne s'agit pas de parler autour de soi pour dire du mal de l'autre, ou d’éclater à la figure de celui qui nous a fait mal. On a décidé de ne pas se venger. Deux voies s’offrent à nous : on peut écrire dans un cahier et/ou parler à quelqu'un de confiance. Ecrire permet de décharger sur le papier toute la violence qu’une blessure peut avoir causé en nous, sans que cette violence ait de conséquence néfaste. Seul le cahier saura ce qui est sorti de nous. Lorsqu’on se confie à quelqu’un, il s'agit de parler de notre souffrance et de décrire des faits, pas d'interpréter des intentions. Il faut aussi trouver une personne assez mûre pour écouter nos doléances sans que cette personne en vienne à mépriser celui qui nous a fait du mal ni qu'elle aille répandre partout la nouvelle.

Enfin, il faut se forcer à faire du sport, se défouler sainement pour évacuer le trop plein d’émotions.

* 4ème étape : recevoir la guérison.

Le pardon total n'est pas possible si notre être intérieur n'a pas été guéri. Ecrire ou parler à quelqu'un permet d'y voir clair en nous et d'identifier ce qui a été touché. Ce n'est pas jouer à la victime et se lamenter sur soi-même d'une façon générale. C'est important de savoir exactement ce qu'on a perdu, par rapport à nous et également par rapport à l'autre. Dans tout pardon, il y a un deuil à faire par rapport aux attentes que l'on avait vis-à-vis de quelqu'un, la confiance qu’on a perdue, l’amour qu’on n’a pas reçu. Ce ou ces deuils sont des lâcher-prise à faire.

Quand on peut ainsi repérer ce qui a été touché en nous, notre agressivité commence à fondre parce qu'on touche à la racine de la douleur pour la soigner. Les mots mis dessus ont un pouvoir thérapeutique car nous avons heureusement en nous une capacité intérieure réparatrice. C’est pourquoi les psychologues ou les psychiatres peuvent nous aider à ce niveau.

* 5ème étape : s'ouvrir au don du pardon.

Une fois la guérison enclenchée, on peut dire : "mon cœur est ouvert pour recevoir le don du pardon". En effet, on ne pardonne pas aux autres, on se laisse prendre par le pardon. Le pardon ne nous appartient pas. Le croire fait naître en nous un sentiment de supériorité. Le pardon n'est pas une vertu morale, il nous est donné. Mais on doit être disposé à le recevoir et à le pratiquer.

Pour le croyant, c'est là qu'intervient Dieu, car Dieu est la source du pardon, nous dit la Bible. C'est Dieu qui nous l'inspire, c'est lui qui nous en rend capable, même si on ne croit pas en Lui. Ce qui est important, c'est de savoir qu'on ne donne pas le pardon, mais qu'on le reçoit.

Lorsqu’on a une relation d’intimité avec Dieu, il n’y a pas de plus doux ami qui sache mieux écouter, recevoir notre douleur et nous en décharger. Aussi, quand la blessure est trop profonde ou très ancienne, quand notre moi intérieur n'a plus la force de réparer les dégâts, il y a besoin alors de l’intervention du Dieu d’amour, en Jésus : "
L'Esprit de l'Eternel est sur moi. Le Seigneur m'a envoyé pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux. Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé..." ; "Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai le repos " (Evangiles de Luc ch.4 v. 16-21, et Matthieu ch.11 v.28).

Car le vrai moteur du pardon, c'est de se savoir aimé profondément, inconditionnellement. Si vous vous sentez aimé(e) profondément, vous allez être capable de guérir et de pardonner pleinement. Aviez-vous déjà pensé qu’en venant à Dieu, il pouvait vous conduire et vous aider à faire ce chemin de libération et de vie, qu’est le pardon ?

* Après le pardon : que faire de la relation avec l'offenseur ?

On a le choix. Est-ce qu’on se réconcilie avec la personne ou pas ? Cela n’est pas obligé (voir : ce que le pardon n’est pas). Si je me réconcilie avec la personne, la relation ne peut plus revenir comme avant. Lorsqu'il y a eu une blessure entre deux personnes, le seul chemin positif est l'approfondissement de l'amour entre ces deux personnes, décidé d'un commun accord. Quand on peut souffrir ensemble et accepter cette souffrance-là, il y a une sorte d'approfondissement. Un amour qui n'a pas souffert est un amour qui manque de profondeur. On le voit chez les couples. Mais un tel chemin commun d’amour n’est pas toujours possible. Dans certaines situations, il est même préférable qu'il n'y ait pas de réconciliation, si la personne n'a pas changé par exemple, si elle peut continuer à nous agresser, à nous faire du mal.