mercredi 25 janvier 2012

Prière

DIEU NOTRE PÈRE, ENTRE DANS MA MAISON ET DÉBARRASSE-LA 
DE TOUTES MES PRÉOCCUPATIONS ET DE TOUTES MES MALADIES;
ET S'IL TE PLAÎT, VEILLE SUR MOI ET GUÉRIS ET PROTEGE  MA FAMILLE AU NOM 
DE JÉSUS. AMEN.

L'harmonie familiale



L'harmonie dans les relations familiales offre l'équilibre et la paix entre tous, 
c'est l'un des facteurs clés à la complicité de la vie quotidienne, 
la liberté d'expression dans tous et surtout la compréhension et de patience. 
Notre Créateur a été très sage, nous avons utilisé les liens familiaux 
pour nous mettre dans l'apprentissage que les relations familiales nous apportent 
souvent parce que nous laissons notre famille, alors 
nous sommes mieux à l'extérieur qu'à l'intérieur, c'est pourquoi nous avons fui 
à l'appel des changements nécessaires dans nos comportements familiaux, 
ce qui ont la possibilité de devenir plus solidaire 
et la fierté ne réalisent souvent pas 
combien il est important dans notre famille. 
Nous pouvons dire que nous nous soucions d'elle, mais nous faisons pour 
nous rapprocher et de renforcer nos liens avec ceux qui 
ne toujours comprendre ou avoir de la patience avec nos faits et gestes. 
Nous avons beaucoup à apprendre et à grandir spirituellement avec notre famille, 
nous commençons cet apprentissage ou de le chercher, attaché 
une importance à l'harmonie entre tous et donner à des facteurs familiaux 
qui ont vraiment élever et offrir des conditions de croissance 
et de maturation, les facteurs qui ne sont rien de plus que nos vertus encore 
si petit dans leur développement, les vertus comme la tolérance, 
la patience, la compréhension et l'amour inconditionnel à ceux 
que le Créateur nous a mis à marcher ensemble s'entraidant d'autres. 
Avec tant de choses nous attendent d'apprendre ensemble avec notre famille, 
nous avons un reflet de la façon dont nous traitons avec l'harmonie dans nos foyers 
et comment nous faisons face à ceux qui ont plus de difficulté, 
si en effet nous nous efforçons pour la bonne compréhension 
et de l'harmonie de notre coexistence sincère. 
Tout ce que nous faisons pour la commodité ou même échapper, nous avons chargé 
l'avance et nous ne devons pas oublier que le Créateur nous a donné une famille 
que nous devrions soins, le soutien et l'amour au-dessus de toute difficulté.

Les Gens

Message du jour 25/01/2012


Parler des gens est toujours un défi car il Y a beaucoup à dire.  
La Terre est le foyer de toutes sortes de gens. Nous ne serons pas 
les classer comme tels et non pas notre objectif, 
nous sommes juste des observateurs dans ce contexte.  
Il y a des gens dans tous les stades d'évolution, de ceux qui ont 
planté dans leur cœur la semence de l'amour et sont capables de répandre 
la paix et de calme autour de vous, et ceux qui étaient pratiquement 
sautant dans la chair, d'avoir des contacts avec d'autres êtres humains. 
C'est la beauté de notre école, tous les vivre, de souffrir, 
d'apprendre et de grandir avec eux. 
La chose importante est que peu importe à quelle étape nous en sommes, 
nous sommes aimés par le Père, de la même manière, et nous recevons toujours ce que nous devons 
faire face à la preuve de notre cuir. 
Il y a toujours des étapes qui nous attendent, et tomber dans ce contexte, 
nos décisions d'aller ou non, et quand vous montez le prochain échelon ? 
La chose importante est que sans aucun doute va monter, 
car notre objectif est toujours en évolution.

mardi 17 janvier 2012

Le spiritisme est-il une science?

1 INTRODUCTION

Les mots spiritualisme et spiritualiste ont une acception très générale : quiconque croit avoir en lui autre chose que la matière est spiritualiste. Par contre, les termes SPIRITISME et SPIRITE sont des néologismes, c'est-à-dire des mots inventés par leur codificateur, Allan Kardec.

Allan Kardec définit le Spiritisme comme "une science qui traite de la nature, de l'origine et de la destinée des Esprits, et de leurs rapports avec le monde corporel."1

Le Spiritisme est donc bien défini comme une science. Mais il se distingue des disciplines scientifiques déjà établies et étudiées dans les académies par l'objet de ses études : l'élément spirituel.

Pour illustrer ce point, nous tenterons d'abord d'identifier, dans un bref résumé historique, les éléments qui caractérisent le Spiritisme. Ensuite, nous ferons un parallèle avec quelques concepts classiques et modernes de la science, pour en montrer les liens et les différences par rapport au Spiritisme. Enfin, nous aborderons les divers aspects de la connaissance.

2 HISTORIQUE DE L'APPARITION ET DU DEVELOPPEMENT DU SPIRITISME

A partir de 1847, la maison de la famille Fox, à Hydesville dans l'Etat de New York, a été perturbée par des bruits inexplicables, qui troublaient leur sommeil.

Le 31 mars 1848, la cadette de la famille, Kate Fox, eut l'idée d'ouvrir un dialogue avec ce que l'on peut appeler la "cause" des bruits, en établissant des conventions rudimentaires (nombre de coups frappés, puis coup frappé pour identifier la lettre pendant que quelqu'un récitait l'alphabet). La "cause" a alors répondu, en se présentant comme l'esprit d'une personne décédée, indiquant son nom et son histoire. Ces éléments, ignorés des assistants, ont pu être vérifiés, tout au moins partiellement. Kate Fox avait donc découvert ce qui semblait être un moyen de communication entre les deux mondes.

Le sérieux de ces événements, l'examen rigoureux qui en a été fait (pas moins de trois commissions furent nommées) ainsi que les accusations et les persécutions menées par des fanatiques religieux, ont eu une grande répercussion jusqu'en Europe.

Le phénomène des tables tournantes en a découlé vers 1850, se répandant largement de par le monde, et confirmant l'hypothèse de la manifestation de forces intelligentes intervenant sur le plan physique. C'est la propre table qui indiqué une méthode permettant d'obtenir de l'écriture, moyen de communication plus pratique et rapide. Plus tard, on a constaté que l'écriture pouvait être obtenue directement par l'intermédiaire de la main des médiums, et que les communications pouvaient se faire directement par la voix des médiums. Beaucoup d'autres phénomènes se sont produit, comme l'écriture directe sur des ardoises ou sur du papier enfermé dans des boites scellées, des éclairs lumineux, etc. et cela en même temps et partout dans le monde.

Ces phénomènes ont été transformés en mode et en passe-temps. En conséquence, ils ont souvent été accueillis avec une grande incrédulité, mais ils ont aussi attiré l'attention d'hommes de science, qui se sont mis à observer et à étudier sérieusement la phénoménologie médiumnique, écartant rapidement l'hypothèse de fraudes.

Parmi eux figure Hippolyte Rivail, qui plus tard allait adopter le pseudonyme d'Allan Kardec. Né à Lyon en 1804, il a étudié à Yverdun, en Suisse, dans l'institut d'Henri Pestalozzi. Rivail a commencé sa carrière comme professeur de lettres et de sciences. Excellent pédagogue, il a publié divers livres didactiques et a contribué à la réforme de l'enseignement français.

C'est en 1854 qu'il a entendu parler des tables tournantes et des manifestations intelligentes. Sceptique au départ, il a cependant adopté une attitude correcte en acceptant d'assister aux expériences, puis en entreprenant ses études sérieuses de spiritisme. Sans jamais élaborer de théorie préconçue ou prématurée, il a appliqué la méthode expérimentale, par l'observation rigoureuse et méticuleuse des phénomènes.

Analysant non seulement l'aspect externe des phénomènes, mais aussi la teneur très cohérente des meilleures communications reçues, il a appliqué le principe de causalité : ces effets intelligents devaient avoir une cause intelligente. Cette cause intelligente s'est elle-même défini comme étant l'esprit, ou principe intelligent des êtres humains, survivant à la mort qui n'est que la destruction du corps physique. Mais "le Spiritisme n'a conclu à l'existence des Esprits que lorsque cette existence est ressortie avec évidence de l'observation des faits et aussi des autres principes."2

Allan Kardec a rapidement écarté l'infaillibilité des esprits, qui n'en savent pas plus que lorsqu'ils étaient incarnés parmi les humains. Ce n'est pas parce que l'on meurt que l'on devient savant. Toutefois, il a constaté que certains d'entre eux possèdent un niveau intellectuel et moral bien au-dessus de la moyenne terrestre, qu'ils "s'expriment sans allégorie, et donnent aux choses un sens clair et précis qui ne puisse être sujet à aucune fausse interprétation."3 De plus, leurs enseignements logiques clarifient, confirment et sanctionnent par des preuves le texte des écritures sacrées et des notions philosophiques parfois très anciennes. Les phénomènes étant naturels et universels, ils remontent à la nuit des temps.

Par un travail d'observation et d'analyse méthodique, en multipliant les sources (50.000 messages) et les médiums, en comparant les messages et en les passant au crible de la raison et du bon sens, Allan Kardec a organisé et trié les enseignements des esprits, et les a publiés le 18 Avril 1857 dans "Le Livre des Esprits". Ce livre contient "les principes de la doctrine spirite sur l'immortalité de l'âme, la nature des esprits et leurs rapports avec les hommes, les lois morales, la vie présente, la vie future et l'avenir de l'humanité, selon l'enseignement donné par les esprits supérieurs."

Ce dernier point est important, car il précise que la Doctrine Spirite n'est pas une conception personnelle d'Allan Kardec. Il n'est ni "fondateur" ni "pape" du Spiritisme, mais "Codificateur de la Doctrine Spirite".

Suivant le même principe, entre 1857 et 1869, année de sa désincarnation, Allan Kardec a complété "Le Livre des Esprits" par d'autres ouvrages, dont :

  • "Le Livre des Médiums", précisant la théorie des phénomènes et des manifestations;
  • "L'Evangile selon le Spiritisme", donnant l'explication des maximes morales du Christ en accord avec le Spiritisme, explorant ses répercussions philosophiques et éthiques;
  • "Le Ciel et l'Enfer" ou la justice divine selon le Spiritisme, qui explore également les répercussions philosophiques du Spiritisme dans le domaine de l'éthique, et complète la base expérimentale;
  • "La Genèse, les miracles et les prédictions selon le Spiritisme", approfondissant plusieurs points de la théorie.

Nous reviendrons sur les idées de Kardec dans le développement de cet exposé.

D'autres hommes de science ont également étudié cette phénoménologie, bravant parfois la conspiration du silence et même le discrédit des sciences "officielles" et leurs académies.

En 1853, Robert Hare, professeur de chimie à l'Université de Pennsylvanie, a voulu démasquer "l'illusion des phénomènes de Hydesville". En 1855, après de nombreuses et méticuleuses expériences, il a reconnu leur authenticité, publiant le livre "Experimental Investigation of the Spirit Manifestation".

La Société Dialectique de Londres a nommé une commission en 1869 pour faire la vérité sur les phénomènes spirites. Dix-huit mois plus tard, cette commission a reconnu leur authenticité.

Alfred Russel Wallace, collaborateur de Charles Darwin, a affirmé en 1874 : "Les faits sont des choses opiniâtres, dont on ne peut se débarrasser selon son bon vouloir. Il n'est pas exagéré d'affirmer que les faits principaux sont aujourd'hui aussi bien caractérisés et aussi facilement vérifiables que tout autre phénomène exceptionnel de la Nature non encore réduit à une loi."

William Crookes, prix Nobel de physique, a mené des recherches intenses entre 1870 et 1876, notamment sur les phénomènes d'ectoplasmie, obtenant la matérialisation complète de l'esprit de Katie King. Il a affirmé, à l'académie de Londres, devant le sourire narquois de ses collègues : "Je ne dis pas que cela est possible, je dis que cela est." Plus tard, il a découvert le Thallium, inventé le tube de Crookes ayant conduit à la découverte de l'électron, des rayons X et du tube cathodique...

En 1877, Zöllner, professeur de Physique et d'Astronomie à l'Université de Leipzig, aux côtés de William Edward Weber, professeur de Physique, de Scheibner, professeur de mathématiques et de Gustave Theodore Fechner, professeur de Physique et philosophe naturaliste, se sont déclarés "parfaitement convaincus de la réalité des faits observés (avec le médium Slade), et qu'il n'y avait ni imposture ni prestidigitation."

Depuis 1882, la Société de Recherches Psychiques (S.P.R.) de Cambridge a étudié de nombreux phénomènes, dont plusieurs centaines de cas d'apparitions. Elle a publié régulièrement le rapport de ses activités (proceedings). Frederic Myers, psychologue, y a participé à l'étude du phénomène de la télépathie, qualifié de "fait incontestable".

Le Docteur Gustave Geley, professeur à la Faculté de Médecine de Lyon, a étudié l'ectoplasme et les phénomènes de matérialisations. Il a obtenu des moulages de cire, impossibles à reproduire par un autre procédé, qui sont toujours conservés à l'Institut Métapsychique International à Paris.

Par suite de l'intolérance des académies officielles, le Docteur Paul Gibier, membre de la S.P.R., a dû abandonner sa patrie, et est devenu directeur de l'Institut Pasteur à New York.

Charles Richet, professeur de la Faculté de Médecine de Paris, prix Nobel de physiologie et auteur du "Traité de Métapsychique", a participé aux expériences de Geley et à celles de la Commission de Milan en 1892, avec Cesare Lombroso, anthropologue professeur à la Faculté de Médecine de Turin, Alexander Aksakof, savant russe conseiller du tsar, et Carl du Prel, philosophe de Munich. Il en a mené chez lui en 1894 avec le médium Eusapia Paladino, en compagnie d'Oliver Lodge, physicien anglais et de Frederic Myers. Ce dernier était arrivé à la conclusion que l'hypothèse spirite était la seule capable de rendre compte de tous les phénomènes qu'il avait observé. Oliver Lodge a affirmé que "la survie est scientifiquement prouvée au moyen de l'investigation scientifique."

Charles Richet a également participé aux travaux de la commission de scientifiques en 1898, avec Camille Flammarion, astronome français, et le Colonel Albert de Rochas, diplômé et administrateur de l'école Polytechnique. Ce dernier a réalisé de nombreuses expériences sur le magnétisme, le somnambulisme, l'extériorisation de la sensibilité et de la motricité ainsi que la lévitation. On luit doit l'affirmation suivante : "Ces phénomènes extraordinaires (extériorisation de la sensibilité), dont le simple énoncé suffit à exaspérer ceux qui se considèrent des scientifiques ... ne sont pour nous qu'une extension de ce que nous avons observé, et sur lesquels, aujourd'hui, le doute n'est plus possible."

Camille Flammarion a longtemps étudié et vulgarisé les phénomènes spirites, écrivant plusieurs ouvrages. Il a établi l'existence de la télépathie au moment de la mort. On lui doit la citation suivante : "Je n'hésite pas à dire que celui qui déclare les phénomènes spirites contraires à la science, ne sait pas de quoi il parle. En effet, dans la nature, il n'y a rien de surnaturel ; il y a de l'inconnu, mais l'inconnu d'hier devient la réalité de demain."

Gabriel Delanne, ingénieur admis à l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures, a étudié les phénomènes entre 1874 et 1926. Chercheur infatigable, il mérite une place d'honneur en raison de son impressionnante bibliographie de huit ouvrages très précis et détaillés sur le Spiritisme scientifique et expérimental.

Pour sa part, Léon Denis, orateur "hors pair" et grand studieux de la phénoménologie, en a considérablement développé les conséquences sur le plan philosophique et éthique.

Citons également Ernesto Bozzano, ethnologue, Sir Arthur Conan Doyle, créateur de Sherlock Holmes et auteur de "The History of Spiritualism" (Histoire du Spiritisme), etc.. Il faudrait plusieurs pages pour donner une liste complète de tous les intellectuels qui se sont penchés sur les relations entre les vivants et ce que l'on appelle les morts.

Tous ces chercheurs éminents sur la phénoménologie spirite auraient-ils été bernés ? C'est plus facile à dire qu'à démontrer, compte-tenu de la richesse, de l'étendue et de la force des écrits qu'ils nous ont légué. "Leur caractère et leur savoir valent bien la peine qu'on dise : puisque de tels hommes affirment, il faut au moins qu'il y ait quelque chose." "Il faut d'ailleurs tenir compte du caractère des personnes et de l'intérêt qu'elles pourraient avoir à tromper. Ce serait donc une plaisanterie ? On peut bien s'amuser un instant mais une plaisanterie indéfiniment prolongée serait aussi fastidieuse pour le mystificateur que pour le mystifié. Il y aurait, au reste, dans une mystification qui se propage d'un bout du monde à l'autre, et parmi les personnes les plus graves, les plus honorables et les plus éclairées, quelque chose d'au moins aussi extraordinaire que le phénomène lui-même."4 Il n'y a pas de fumée sans feu...

D'un autre côté, ont-ils eu tort d'étudier des faits apparemment étranges et d'un ordre nouveau ? Si ces faits se produisent, ils suivent forcément une loi naturelle, et selon la méthodologie moderne, les attitudes ou précautions systématiques sont à proscrire.

L'Histoire des Sciences nous donne de nombreux exemples de découvertes qui ont nécessité une longue période de luttes pour surmonter la résistance et même l'opposition de la majorité, ancrée aux idées en vigueur.

Au XX° siècle, le Spiritisme a connu un développement important au Brésil où aujourd'hui, près d'une vingtaine de millions de Spirites fréquentent près de 8000 associations. Les Spirites appartiennent à toutes les classes sociales, des plus modestes aux plus intellectuelles. Il y a des associations spirites dans les favelas, dans les milieux ouvriers, dans les universités, parmi les médecins, psychologues, psychiatres, professionnels de la communication, philosophes, militaires, etc.. De nombreux ouvrages complémentaires, couvrant tous les aspects de recherche et les applications de la doctrine spirite, y sont publiés.

Certes, le Spiritisme a connu un développement plus lent dans les pays industrialisés, où les traditions religieuses, l'insouciance des hommes et leur attachement aux choses matérielles sont plus forts.

Les Esprits l'avaient pressenti en affirmant que5 "Ce serait bien peu connaître les hommes, si l'on pensait qu'une cause quelconque pût les transformer comme par enchantement. Les idées se modifient peu à peu selon les individus, et il faut des générations pour effacer complètement les traces des vieilles habitudes. La transformation ne peut donc s'opérer qu'à la longue, graduellement et de proche en proche ; à chaque génération, une partie du voile se dissipe ; le spiritisme vient le déchirer tout à fait ; mais en attendant, n'aurait-il pour effet, chez un homme, que de le corriger d'un seul défaut, ce serait un pas qu'il lui aurait fait faire, et par cela même un grand bien, car ce premier pas lui rendra les autres plus faciles."

En Europe et aux Etats Unis, la longue période de développement industriel débouche actuellement sur une sorte de désenchantement et une période de crise, et l'on dénote un regain d'intérêt pour les questions spirituelles. Dans les milieux scientifiques, la Nouvelle Gnose (Princeton), née dans les années 70, se veut religieuse dans son esprit, tout en restant strictement scientifique. Dans le milieu médical, le magnétisme animal revient en force, tout comme les expériences de mort imminente, l'acuponcture, l'hypnose, etc..

Toutefois, il est impératif de distinguer les travaux sérieux de ceux à but commercial, sensationnaliste, sectaire, ésotérique, ou provenant d'auteurs sans connaissance de cause ou navigant dans des sophismes.

Parmi les diverses activités de l'Union Spirite Française et Francophone, le Groupe Spirite Amour et Paix et le centre d'Hénin Beaumont réalisent actuellement des recherches sur la Transcommunication Instrumentale, qui feront l'objet d'une présentation spécifique. D'autres centres réalisent des expériences de photographie transcendantale.

3 LE SPIRITISME FACE AUX CONCEPTS CLASSIQUES ET MODERNES DE LA SCIENCE

La Science est généralement définie comme "un ensemble de connaissances sur un objet déterminé, obtenues par certains critères méthodiques et systématiques, dans un système construit logiquement." La physique est l'exemple type.

Nous ne désirons pas entrer ici dans les débats philosophiques sur la validité des concepts et des méthodes scientifiques, qui sont loin de faire l'unanimité. En effet, "cette branche de la philosophie a beaucoup évolué dans les quatre dernières décennies ; elle nous offre aujourd'hui une conception de la science beaucoup plus fidèle à son histoire."6 Nous nous bornerons à présenter sommairement certains concepts, puis à examiner leurs liens avec le Spiritisme.

3.1 CONCEPTS CLASSIQUES

Entre le XVI° et le milieu du XX° siècle, la Science était caractérisée par l'adoption de la "méthode rationnelle" ou "méthode scientifique". Léonard de Vinci, Pascal, Bacon, Lavoisier, Descartes, Newton soulignaient le rôle fondamental de l'expérience et de l'observation dans les sciences de la nature. Aucune hypothèse ne devait intervenir pendant l'observation, les lois étant déduites à posteriori. La méthode expérimentale a été étendue à divers secteurs, dont la biologie et la physiologie. Ces concepts classiques prédominent encore de nos jours dans le public et subsistent même parmi les scientifiques.

Allan KARDEC affirme que "le Spiritisme ne pose en principe absolu que ce qui est démontré avec évidence, ou ce qui ressort logiquement de l'observation."7 "Comme moyen d'élaboration, le Spiritisme procède exactement de la même manière que les sciences positives, c'est-à-dire qu'il applique la méthode expérimentale. Des faits d'un ordre nouveau se présentent qui ne peuvent s'expliquer par les lois connues; il les observe, les compare, les analyse, et, des effets remontant aux causes, il arrive à la loi qui les régit; puis, il en déduit les conséquences et en cherche les applications utiles."8

Kardec emploie l'expression "science positive", mais ceci ne signifie pas que le Spiritisme accepte la méthodologie et l'idéologie positiviste d'Auguste Comte.

En effet, à cette époque, la Science s'était imposée au centre de la connaissance humaine. Les lois établies ne pouvaient être incompatibles avec les lois nouvelles. Elles étaient prises pour des vérités absolues, inébranlables que l'on n'avait plus besoin de questionner : selon le positivisme d'Auguste Comte, une fois la connaissance établie, il n'y avait plus qu'à progresser. Le Déterminisme de Laplace, l'Atomisme, le Scientisme étaient florissants, et prétendaient que la science pouvait expliquer et prévoir tous les phénomènes naturels. Il n'y avait plus besoin de considérer la notion de divinité. On était même allé jusqu'à évoquer l'idée que "la science était achevée" (Marcelin Berthelot).

Allan Kardec a su éviter cet écueil, en demandant humblement à ceux qui prétendent détenir le privilège de la vérité : "Quel est l'homme qui peut se flatter de la posséder tout entière, alors que le cercle des connaissances grandit sans cesse, et que les idées se rectifient chaque jour ?"9

Entrevoyant dans le Spiritisme un nouvel ordre de faits et d'idées, Kardec a ouvert une nouvelle voie. Il a su comparer, réfléchir, appliquer la méthode expérimentale et structurer une pensée progressiste sur la question spirituelle :

"L'objet spécial du Spiritisme est la connaissance des lois du principe spirituel, (...) une des forces de la nature, qui réagit incessamment sur le principe matériel et réciproquement."10

Mais les faits spirites "ont pour agents des intelligences qui ont leur indépendance, leur libre-arbitre et échappent ainsi à nos procédés de laboratoire et à nos calculs, et dès lors, ne sont plus du ressort de la science proprement dite."11 En effet, on ne se sert pas d'un cheval comme on se sert d'un tracteur...

En reconnaissant les qualités de la Science en tant qu'école d'ouverture et d'humilité, et conscient de la faillibilité de la connaissance humaine, Kardec affirme toutefois que "le Spiritisme et la science se complètent l'un par l'autre : la science, sans le Spiritisme, se trouve dans l'impuissance d'expliquer certains phénomènes par les seules lois de la matière; le Spiritisme sans la science manquerait d'appui et de contrôle."12

3.2 CONCEPTS MODERNES

Au XX° siècle, la mécanique relativiste et la physique quantique ont bousculé les théories classiques, qui sont devenues des idéalisations ne pouvant être appliquées que dans certaines limites. L'espace et le temps ont perdu leur caractère absolu. Avec l'avènement du principe d'incertitude d'Heisenberg, les raisonnements classiques, basés sur l'exactitude, ont peu à peu lâché du terrain aux raisonnements probabilistes.

Cette époque marque donc un tournant dans l'histoire des sciences. La révision radicale des concepts fondamentaux a remis en cause bon nombre de principes philosophiques liés à la science et à la méthodologie, entraînant les crises du positivisme et du déterminisme. "Aucune loi théorique ne peut sortir d'un ensemble de faits d'une manière logique et infaillible."

Selon Paul Langevin, "les physiciens ont été obligés à réfléchir d'une façon plus précise à la manière dont ils travaillent et à la philosophie de leur science." Ainsi, il y a eu un rapprochement entre la science et la philosophie. Isolément, aucune ne peut revendiquer l'hégémonie dans le domaine de la connaissance.

Dans le livre "La logique de la découverte scientifique", Karl Popper, Philosophe Britannique, introduit en 1934 le critère de falsifiabilité : une loi scientifique est valable jusqu'à ce que les faits prouvent où et comment elle est fausse. Elle n'a donc plus besoin d'être inébranlable pour être scientifique (ce qui est conforme au principe d'humilité).

En 1962, Thomas Kuhn, professeur de Physique au MIT (Université du Massachusetts), passionné d'histoire et de philosophie de la Science, a publié "La Structure des Révolutions Scientifiques". Il y introduit le concept de paradigme (modèle). "Les 'paradigmes' sont les découvertes scientifiques universellement reconnues qui, pour un temps, fournissent à une communauté de chercheurs des problèmes types et des solutions." La science progresse par des révolutions, où les certitudes scientifiques et les paradigmes doivent être revus, de nombreux fondements perdant leur validité.

Les idées d'Imre Lakatos vont dans le même sens. Selon lui, la science se développe selon un programme scientifique de recherche, qui consiste en un noyau rigide d'hypothèses fondamentales, entouré par des hypothèses auxiliaires, ajustant le noyau central. Ce programme scientifique évolue, et il est dit progressif s'il permet d'expliquer de nouveaux faits, et dégénérant dans le cas contraire. Dans ce dernier cas, il faut élaborer un nouveau programme de recherche.

La science moderne a donc évolué vers "un climat d'inexactitude rationnelle, compatible avec le libre-examen et incompatible avec tout principe qui se prétend absolu."13 Elle reconnaît même les hypothèses a priori pour préserver les lois en vigueur, et l'histoire montre que cela est productif. C'est le cas pour l'hypothèse de l'existence d'un corps céleste influençant la trajectoire d'Uranus, ayant accéléré la découverte de Neptune.

Certains scientifiques, comme Fritjof Capra, se sont même ouverts "au mysticisme, capable de leur fournir la matière première pour l'élaboration d'hypothèses expérimentables."14

Professeur de Physique à l'Université de Berkeley en Californie, Capra déclare en 1975, dans son livre "Le Tao de la Physique", que "la méthode scientifique de l'abstraction est très efficace et puissante, mais nous devons en payer le prix. Tandis que nous définissons plus précisément nos systèmes conceptuels, que nous en traçons le profil et élaborons des relations de plus en plus rigoureuses, ils se détachent de plus en plus du monde réel."

Autrement dit, les scientifiques, pour manipuler la Nature des choses, doivent utiliser des modèles si complexes qu'ils ne sont accessibles qu'à une élite, et s'éloignent donc du monde des sens communs...

Capra affirme qu'il existe d'autres approches possibles de la réalité. Il cite le mysticisme oriental : l'intuition libérée, exempte du conservatisme du langage et des perceptions restreintes des sens, l'homme oriental perçoit la véritable nature des choses. Selon Capra, la Physique moderne se rapprocherait de cet état d'esprit.

Paul K. Feyerabend, physicien enseignant à l'Université de Berkeley en Californie et à l'Université de Zurich, collaborateur de Thomas Kuhn, souligne les restrictions de la méthodologie scientifique, et prend même position contre elle dans son livre "Contre la méthode". La Science ne serait qu'une idéologie, pure formalisation de concepts symboliques acceptés par une communauté pour proposer et aborder un certain ordre de faits. Il affirme aussi "qu'il faut que nous inventions un nouveau système conceptuel, qui suspende les résultats d'observation les plus soigneusement établis, ou qui s'y heurte; un système qui confonde les principes théoriques les plus plausibles, et qui introduise des perceptions ne pouvant faire partie du monde perçu déjà existant."

Autrement dit, la multiplicité des approches méthodologiques est la meilleure façon de produire une connaissance scientifique; "Le seul principe qui n'inhibe pas le progrès est : tout est permis." Entendons par là que les préjugés et la difficulté de se remettre en question sont un frein au progrès scientifique.

Enfin, remarquons que ces idées sont proches de celles à la base des techniques créatives modernes, appelées "brain storming" dans les pays anglophones (remue méninges, tempête de cerveau). Leur principe d'action est loin d'être élucidé, mais elles donnent des résultats et sont donc déjà largement utilisées. Les participants aux séances de créativité se refusent la censure, doivent faire abstraction des blocages (culturels, perceptuels, etc.), des tabous et des idées reçues, afin de se mettre dans un état le plus favorable possible à l'inspiration et à la production d'idées. Les séances sont parfois organisées après une nuit d'incubation du problème à traiter (la nuit porterait donc effectivement conseil...).

Les conceptions modernes sur la méthodologie tendent donc à relativiser et à démythifier la connaissance scientifique, considérée comme une approche parmi d'autres utilisée par l'homme pour représenter et manipuler l'univers où il vit. Certes, la connaissance scientifique est reconnue et respectable sous de nombreux aspects, mais sans l'esprit de système et qui prétend tout soumettre à l'étroitesse analytique d'une méthodologie de façon absolue.

L'objet des études du Spiritisme étant différent de celui des sciences matérialistes, il n'y a pas lieu de les comparer directement, sauf aux interfaces ou aux points en commun. La cohérence d'ensemble entre la Doctrine Spirite et les autres sciences est restée intacte, même après cette période de révolution scientifique, tant pour le contenu des principes que pour la méthodologie.

Certaines révélations des Esprits, antérieures à 1857, semblent même encore en avance. Par exemple, à la question n°22 du Livre des Esprits :

"On définit généralement la matière : ce qui a de l'étendue ; ce qui peut faire impression sur nos sens ; ce qui est impénétrable ; ces définitions sont-elles exactes ?"

Les esprits répondent :

"A votre point de vue, cela est exact parce que vous ne parlez que d'après ce que vous connaissez ; mais la matière existe à des états qui vous sont inconnus ; elle peut être, par exemple, tellement éthérée et subtile, qu'elle ne fasse aucune impression sur vos sens ; cependant c'est toujours de la matière, mais pour vous ce n'en serait pas."

De même, répondant à la question N°27, les esprits révèlent l'existence d'un fluide universel, dont les modifications seraient à l'origine de la matière tangible, de sa masse, des forces de gravitation et d'interactions, ainsi que d'autres propriétés physiques.

Ces révélations ne sont pas en contradiction avec les lois physiques reconnues, comme la loi de la relativité (la célèbre formule E=mc2), énoncée 50 ans plus tard. Elles pourraient simplement suggérer que cette loi ne s'applique qu'à la matière sous la forme que nous connaissons, mais pas, par exemple, à la pensée ou à la matière que revêtent les esprits. Ces derniers affirment pouvoir franchir quasi instantanément de grandes distances et avoir une notion du temps différente de la nôtre.

Par ailleurs, les chercheurs sont toujours en quête de la Théorie de la Grande Unification, de la masse manquante de l'Univers, de l'explication de la gravité, de la structure intime de la matière, de la signification intrinsèque des constantes comme celle de la gravitation (G), la constante d'action de Plank (h), la vitesse de la lumière dans le vide (c), la température du zéro absolu, etc.. Il est dommage qu'ils explorent trop peu le filon des idées révélées par les esprits et connues par d'autres religions orientales.

En ce qui concerne la méthodologie, Kardec avait souligné dès 1857 la nécessité de démythifier le savoir totalitaire des corporations scientifiques en affirmant que "pour beaucoup de gens, l'opposition des corps savants est, sinon une preuve, du moins une forte présomption contraire. Nous ne sommes pas de ceux qui crient haro sur les savants, car nous ne voulons pas faire dire de nous que nous donnons le coup de pied de l'âne : nous les tenons, au contraire, en grande estime, et nous serions fort honorés de compter parmi eux; mais leur opinion ne saurait être en toutes circonstances un jugement irrévocable. (...)

Pour les choses de notoriété, l'opinion des savants fait foi à juste titre, parce qu'ils savent plus et mieux que le vulgaire; mais en fait de principes nouveaux, de choses inconnues, leur manière de voir n'est toujours qu'hypothétique, parce qu'ils ne sont pas plus que d'autres exempts de préjugés."15

D'autre part, soulignant le caractère progressiste de la pensée spirite, Kardec s'est démarqué du positivisme. Il a entrevu l'idée du critère de falsifiabilité de Popper, tout comme le principe des hypothèses auxiliaires ajustant le noyau central stable, selon les conceptions de Lakatos, en ajoutant :

"Le Spiritisme, marchant avec le progrès, ne sera jamais débordé, parce que, si de nouvelles découvertes lui démontraient qu'il est dans l'erreur sur un point, il se modifierait sur ce point ; si une nouvelle vérité se révèle, il l'accepte."16

Les faits spirites existent de tout temps, mais Allan Kardec les a codifiés avec précision, en établissant des principes théoriques, des méthodes, des critères et des valeurs pour les recherches et même plusieurs exemples concrets de problèmes résolus par la théorie spirite. Une analyse plus détaillée17 permet d'affirmer qu'il nous a ainsi légué un véritable paradigme scientifique, dans le sens donné par Kuhn, qui n'a rien à envier aux autres paradigmes scientifiques comme la thermodynamique, la mécanique relativiste, etc..

De même, le Spiritisme porte toutes les caractéristiques d'un programme scientifique de recherche progressif, constituant une science légitime selon Lakatos. "Son noyau de principes fondamentaux est lié à l'existence, la préexistence et la survie de l'esprit, son évolution, son libre arbitre, la loi de causalité, etc.."18 Les principes auxiliaires concernent la nature du périsprit, la réincarnation, la condition de l'esprit après la mort, et relient les principes fondamentaux aux phénomènes.

Toutefois, le paradigme spirite ne souffre d'aucune accumulation d'anomalies, et présente une grande stabilité. Il en est de même du noyau de principes fondamentaux, qui n'est pas dégénérant. On peut tenter de l'expliquer par les raisons suivantes :

1° La majeure partie des principes spirites sont déduits d'une multiplicité de phénomènes par une observation empirique directe. Ils ne nécessitent pas de théories ou d'appareillages complexes pour une observation indirecte, comme c'est le cas pour la Physique qui est plus vulnérable. La Doctrine Spirite est exprimée en des termes simples, accessibles au plus grand nombre.

2° Inspiré par la spiritualité, Kardec possédait un sens scientifique et philosophique en avance sur son époque, comme le montrent son oeuvre et la pertinence de certaines dissertations explicites sur la méthode scientifique19, même après presque 140 ans.

3° Le Spiritisme constitue une révélation dont le caractère est clairement défini par Kardec20 :

"Par sa nature, la révélation spirite a un double caractère : elle tient à la fois de la révélation divine et de la révélation scientifique. Elle tient de la première, en ce que son avènement est providentiel, et non le résultat de l'initiative et d'un dessein prémédité de l'homme; que les points fondamentaux de la doctrine sont le fait de l'enseignement donné par les Esprits chargés par Dieu d'éclairer les hommes sur les choses qu'ils ignoraient, qu'ils ne pouvaient apprendre par eux-mêmes, et qu'il leur importe de connaître, aujourd'hui qu'ils sont mûrs pour les comprendre. Elle tient de la seconde, en ce que cet enseignement n'est le privilège d'aucun individu, mais qu'il est donné à tout le monde par la même voie; que ceux qui le transmettent et ceux qui le reçoivent ne sont point des êtres passifs, dispensés du travail d'observation et de recherche; qu'ils ne font point abnégation de leur jugement et de leur libre arbitre; que le contrôle ne leur est point interdit, mais au contraire recommandé; enfin, que la doctrine n'a point été dictée de toutes pièces, ni imposée à la croyance aveugle; qu'elle est déduite, par le travail de l'homme, de l'observation des faits que les Esprits mettent sous ses yeux, et des instructions qu'ils lui donnent, instructions qu'il étudie, commente, compare et dont il tire lui-même les conséquences et les applications. En un mot, ce qui caractérise la révélation spirite, c'est que la source en est divine, que l'initiative appartient aux Esprits, et que l'élaboration est le fait du travail de l'homme."

En précisant que les fondements de base du Spiritisme sont révélés par les Esprits, Kardec les place au-delà de la perception humaine, à un niveau de perception plus étendu qui est celui des Esprits libérés du corps physique. Ceci est conforme à l'affirmation suivante de Feyerabend :

"Nous ne pouvons pas découvrir le monde de l'intérieur. Il nous faut une norme critique externe; il nous faut un jeu d'hypothèses de rechange; ou bien, comme ces hypothèses seront très générales, et constitueront, pour ainsi dire, un univers entier de rechange, il nous faut un monde onirique pour découvrir les caractéristiques du monde réel que nous croyons habiter."

Toutefois, le modèle énoncé par les Esprits et codifié par Kardec ne provient pas d'un monde onirique, mais d'un monde bien réel. En se soumettant à des concepts externes, hors du monde matériel, les hommes peuvent s'informer sur "des choses qu'ils ignoraient, qu'ils ne pouvaient apprendre par eux-mêmes, et qu'il leur importe de connaître, aujourd'hui qu'ils sont mûrs pour les comprendre" : ce sont les choses spirituelles.

Kardec dit également que "lorsque surgit un fait nouveau qui ne ressort d'aucune science connue, le savant, pour l'étudier, doit faire abstraction de sa science et se dire que c'est pour lui une étude nouvelle qui ne peut se faire avec des idées préconçues."21

N'est-ce pas là l'un des principes de base des techniques de brain storming, où l'on se libère des idées préconçues pour résoudre des problèmes difficiles ?

4 ASPECTS DE LA CONNAISSANCE

4.1 SCIENCE

Le Spiritisme possède donc certaines caractéristiques de la science : il applique la méthode expérimentale, il remonte aux causes et aux lois régissant les phénomènes, il encourage l'objectivité, l'esprit critique et le désintérêt.

"Certes, on dira que les 'êtres' sont un peu spéciaux et les 'événements' plus qu'insolites. A ceci, il est facile de répondre. L'étude des désincarnés ne peut être du domaine de la biologie ou des sciences naturelles. Quant aux événements (les rapports des humains avec les Esprits), ils ne sont pas du domaine de l'histoire ou de la sociologie. Et pourtant, ces êtres et ces événements existent."22

"Et pourtant, elles se meuvent !" ajoute Kardec au sujet des tables en paraphrasant Galilée. "Les faits ne cessent pas d'exister parce qu'on les ignore", ajoute Aldous Huxley.

Kardec a "anticipé la post modernité scientifique", en traitant les thèmes spirituels avec la même raison que celle que l'on applique aux questions matérielles, démontrant expérimentalement l'existence de l'esprit, sa nature, son évolution continue au cours des réincarnations successives, etc..

La métapsychique et les divers courants de la parapsychologie étudient en partie les mêmes phénomènes que le Spiritisme, et certainement avec autant de rigueur pour leur aspect tangible. Toutefois, ces disciplines ont présenté des faiblesses dont voici quelques exemples :23

  • elles accumulent, selon les anciennes conceptions classiques, les faits sans élaborer un corps théorique directeur ;
  • elles se limitent volontairement à leur aspect externe et à l'hypothèse matérialiste, et les explications, lorsqu'elles sont fournies, sont souvent isolées, formant un ensemble amorphe. Parfois, elles sont purement nominales ;
  • les hypothèses sont parfois très abstraites et encore plus fantastiques que les faits qu'elles cherchent à expliquer24 ;
  • elles ne rendent pas toujours compte de tous les phénomènes ; souvent, des faits importants ne sont pas reconnus, soit par l'absence de théorie directrice, soit par des idées préconçues ou la négation a priori de la survivance de l'être ;
  • elles privilégient parfois l'aspect quantitatif, par le biais d'appareillages, sans s'assurer au préalable de leur validité par l'aspect qualitatif ;
  • de nombreux ouvrages sur ces questions démontrent, de la part de leurs auteurs, un certain mépris du passé, et une tendance à reprendre les recherches à partir de zéro ;
  • enfin, les facteurs d'ordre moral ou éthique sont rarement pris en considération. Le Spiritisme démontre que, selon l'indépendance des esprits, le milieu, l'harmonie des pensées ont une énorme influence sur la nature des manifestations intelligentes, et l'expérimentateur se doit de les prendre en compte.

4.2 PHILOSOPHIE

Nous avons vu que les découvertes du début du XX° siècle ont eu des conséquences philosophiques, entraînant ainsi un rapprochement entre la science et la philosophie. Le Spiritisme est bien une science, selon les critères modernes de la méthodologie, ce qui montre que le sens philosophique d'Allan Kardec était très avancé sur son temps.

Par le dialogue ou les échanges médiumniques entre le monde spirituel et le monde corporel, le Spiritisme "explique, en vertu d'une loi, certains effets réputés jusqu'à ce jour miracles et prodiges, et par cela même en démontre la possibilité. Il élargit ainsi le domaine de la science, c'est en cela qu’il est lui-même une science ; mais la découverte de cette nouvelle loi entraînant des conséquences morales, le code de ces conséquences en fait en même temps une doctrine philosophique."25 Il "répond aux aspirations de l'homme en ce qui touche l'avenir sur des bases positives et rationnelles, et c'est pour cela qu'il convient à l'Esprit positif du siècle."

Allan Kardec a donc poussé la réflexion logique sur le fond, pour en déduire l'existence de lois naturelles concernant la nature de l'homme, la vie, l'univers, l'évolution, etc., codifiant ainsi les bases d'une véritable PHILOSOPHIE.

La scientificité du Spiritisme, les principes de base de son noyau central, résident justement dans cette partie philosophique, qui permet d'expliquer les phénomènes et de les rendre intelligibles.

4.3 RELIGION / ETHIQUE

En plus du point de vue philosophique, le Spiritisme explique et développe d'une manière simple, claire et logique, la notion de divinité, les évangiles et les lois morales.

Le mouvement actuel de certains scientifiques en direction de principes religieux et éthiques confirme leur besoin d'intégrer cet aspect de la connaissance dans leurs réflexions.

C'est à posteriori que le Spiritisme a reconnu la valeur des deux premières grandes révélations, de Moïse et du Christ, en démontrant qu'elles sont en conformité avec la science spirite et les nouvelles révélations des Esprits. La révélation spirite est même considérée comme la troisième révélation, le Consolateur, l'Esprit de Vérité annoncé par le Christ. Elle confirme et complète les révélations antérieures, "rétablissant toutes choses" par une foi raisonnée, satisfaisant les capacités intellectuelles de l'être humain contemporain.

"Il n'y a de foi inébranlable que celle qui peut regarder la raison face à face à tous les âges de l'humanité" (Allan Kardec).

Le Spiritisme touche donc aux domaines jusque là réservés aux religions. Mais en méthodologie, le Spiritisme diffère radicalement des religions traditionnelles, car il rejette le fidéisme dogmatique, la croyance aveugle, les pratiques rituelles, le culte extérieur ou ésotérique et le mysticisme. "La crise religieuse de notre époque est d'abord et surtout une crise de tous les mythes qui contredisent la connaissance scientifique".26

Le Spiritisme rapproche la science et la religion, en écartant de la première l'esprit de système, et en débarrassant la seconde des dogmes et superstitions d'origine humaine pour n'en retenir que l'essence.

En conséquence, le vrai Spirite ne se reconnaît pas uniquement à sa connaissance rationnelle de la doctrine spirite. Sa certitude positive sur l'avenir, découlant des phénomènes qui ont frappé ses sens, font qu'il se comporte conformément à l'éthique et à la morale enseignée par le Christ. Sa maxime est celle d'Allan Kardec : "Hors la charité, point de salut !", car il sait que son intérêt personnel ne sera servi qu'en fonction de son ardeur à servir l'intérêt collectif.

5 CONCLUSION

Inquiet quant au contrôle des applications militaires de l'atome, menaçant la survie de l'homme, Einstein a senti que la seule connaissance scientifique ne pouvait suffire à l'homme, en affirmant que : "La Science sans religion est aveugle; et la Religion sans la science est boiteuse."

La force du Spiritisme est dans l'intégration logique et rationnelle des trois aspects de la connaissance : les aspects scientifique, philosophique et éthique ou religieux. Allan Kardec a donc eu la mission "de présenter une nouvelle approche de la connaissance humaine, considérant l'homme au-delà des limites du corps et laissant entrevoir la connaissance sous le point de vue de l'Esprit."27

Le rejet sans preuves ou le refus d'examiner rationnellement le monde spirituel présentent l'inconvénient de laisser le champ libre aux abus en tout genre, généralement d'ordre financier, et même parfois dramatiques, exploitant la crédulité des personnes, par des pratiques sectaires, rituelles, mystiques ou autres. Le Spiritisme apporte les éléments logiques permettant de réfuter ces abus de façon formelle, tout en offrant des réponses claires et consolatrices à la majorité des questions existentielles, si souvent à l'origine du désespoir humain.

Le Spiritisme ne fait aucun prosélytisme, et ne prétend pas détenir l'exclusivité de la Vérité. Il proclame la liberté de conscience, le droit de libre examen en matière de foi. Il reçoit ceux qui viennent à lui volontairement, et ne cherche à détourner personne de ses croyances ou de sa religion. La croyance d'une personne importe peu, du moment qu'elle oeuvre pour le bien de son prochain.

Le Spiritisme s'adresse à ceux qui, étant perdus ou n'étant pas satisfaits de ce qu'on leur a donné, cherchent quelque chose de mieux. Il ne dit pas : "Croyez d'abord, et vous comprendrez ensuite si vous pouvez", mais "Comprenez d'abord, et vous croirez ensuite si vous le voulez".

Le Spiritisme expose sa doctrine et "s'adresse à ceux qui sont assez sages pour douter de ce qu'ils n'ont pas vu, et qui, jugeant l'avenir par le passé, ne croient pas que l'homme soit arrivé à son apogée, ni que la nature ait tourné pour lui la dernière page de son livre."28

Le Spiritisme invite ces personnes de bonne foi à l'étudier et, en connaissance de cause, à le critiquer en recherchant les failles logiques, en comparant, distinguant, analysant, et en le soumettant à l'examen des faits et des conquêtes des autres sciences.

Il leur dit, à juste titre : "Ne vous contentez pas de dire cela n'est pas, c'est trop facile ; prouvez, non par une négation, mais par des faits, que cela n'est pas, n'a jamais été et ne PEUT pas être ; si cela n'est pas, dites surtout ce qu'il y aurait à la place ; prouvez enfin que les conséquences du spiritisme ne sont pas de rendre les hommes meilleurs, et partant plus heureux, par la pratique de la plus pure morale évangélique."29

Nous encourageons ces personnes, désireuses de s'éclairer, à lire et à méditer, ne serait-ce que les trente pages de l'introduction du Livre des Esprits, qui leur confirmeront le but essentiel du Spiritisme : il n'y faut chercher que ce qui peut aider au progrès moral et intellectuel des hommes.

Notes et sources ayant servi à la compilation de cet exposé :



1 Allan Kardec, "Qu'est-ce que le Spiritisme", Préambule.



2 Allan Kardec, "La Genèse, les miracles et les prédictions selon le Spiritisme", Caractère de la Révélation Spirite, item 14.



3 Allan Kardec, "Le Livre des Esprits", question n°1010.



4 Allan Kardec, "Le Livre des Esprits", Introduction, item III.



5 Allan Kardec, "Le Livre des Esprits", question n°800.



6 Silvio Chibeni, "Spiritisme, science et philosophie de la science".



7 Allan Kardec, "La genèse, les miracles et les prédictions selon le Spiritisme", chap. I, item 55.



8 Idem, item 14.



9 Allan Kardec, "L'Evangile selon le Spiritisme", chapitre XV.



10 Allan Kardec, "La Genèse, les miracles et les prédictions selon le Spiritisme", Caractère de la Révélation Spirite, item 16.



11 Allan Kardec, "Qu'est-ce que le Spiritisme", chapitre premier.



12 Allan Kardec, "La Genèse, les miracles et les prédictions selon le Spiritisme", chapitre premier, item 16.



13 Claudio Souto, "Rivail et la post modernité scientifique".



14 Idem.



15 Allan Kardec, "Le Livre des Esprits", Introduction, item VII.



16 Allan Kardec, "La genèse", chapitre premier, item 55.



17 Voir Silvio Chibeni, "Le Paradigme Spirite", Reformador, juin 1994.



18 Voir Silvio Chibeni, "Spiritisme, science et philosophie de la science".



19 Voir, entre autres, l'Introduction du "Livre des Esprits", les trois premiers chapitres du "Livre des Médiums", les dialogues dans le chapitre I de "Qu'est-ce que le Spiritisme".



20 Allan Kardec, "La genèse", chapitre premier, item 13.



21 Allan Kardec, "Le Livre des Esprits", Introduction, item VII.



22 A. Moreil, "La vie et l'oeuvre d'Allan Kardec", chapitre IV.



23 Voir Silvio Chibeni, "Spiritisme, science et philosophie de la science".



24 Voir les réfutations d'Allan Kardec dans "Le Livre des Esprits", Introduction, item XVI, "Qu'est-ce que le Spiritisme", chapitre I, "Le Livre des Médiums", chapitre IV, ou "Le Ciel et l'Enfer", première partie. Voir également les ouvrages de Gabriel Delanne et d'Ernesto Bozzano.



25 Allan Kardec, "Qu'est-ce que le Spiritisme", chapitre I.



26 Raymond Ruyer, "La Gnose de Princeton".



27 André Henrique, Reformador, Septembre 1995.



28 Allan Kardec, "Le Livre des Esprits", Introduction, item VII.



29 Allan Kardec, "Le Livre des Esprits", Conclusion, item V.